Avant de commencer à lire cette œuvre, un petit peu d'information...Ça me fait penser un peu au livre Exercices de Style de Queneau {et évidemment, c'est lui qui a commencé le projet sur lequel celui-ci est basé}.
Même la page de titre est un exercice!
Comme il y a beaucoup d'exercices dans cette œuvre, je vais commenter sur quelques uns et non tous.
1ère Partie: Contraintes Génératrices: Applications
Dans la première petite BD, Midi/Minuit, François Ayroles montre les cases deux par deux, l'un qui montre une scène à midi, l'autre qui montre le même endroit à minuit, quelquefois avec des personnages différents, quelquefois avec les mêmes personnages. Il change aussi une petite chose; par exemple, dans le deuxième strip, le patron du café se trouve dans la case, puis il n'est pas dans la case mais dans le hors-champ. J'aime le troisième strip parce qu'il montre les différents points de vue des deux personnages qui se passent, et nous voyons que chacun pense la même chose à propos l'autre. Nous suivons alors les mêmes personnages et ce qui se passe dans leur vie à la fois, certains à midi, certains à minuit. Leur vie se croise, et on nous donne donc beaucoup de personnages qui ne sauront jamais leurs rapports, un peu comme le film "Crash" ou "Love Actually". Bien que nous sachons ça, Ayroles nous met quelques indices aussi, comme les émissions de la radio qu'on écoute au café sur la première planche et chez le type qui fait les cent pas sur la troisième.
Oh là, les planches de la BD pluri-lecturables me donne un petit mal à la tête...Elles fonctionnent sur l'ambiguïté, évidemment. Il ne me surprend pas du tout que Lewis Trondheim aime pratiquer cette sorte de sadisme, mais j'aime la case dans laquelle le petit cochon {je pense?} parle de son « stature » en se trouvant à côté d'une salière qui est plus grande que lui, une échelle qui nous montre qu'il est, en fait, petit. Et à la fin de la BD d'Étienne Lécroart, l'affaire est littéralement bouclée, car les cases répètent, créant une sorte de boucle.
La consécution aléatoire d'Ayroles est même pire que les planches pluri-lecturables!
Malheureusement, c'est bien difficile de lire les BDs qu'il faut plier ou tourner sur l'ordinateur. HA - tu as peur que je t'encule...nom de dieu. Le changement de sens est...ben, vraiment un changement. L'ambiguïté et les allusions grivoises sont bien utiles...
La BD aveugle emploie le hors-champ et la direction d'où viennent les bulles pour nous montrer un dialogue entre quatre personnages. De plus, le blasphème est très marrant et j'aime le jeu de philosophie où Dieu met en doute l'existence de l'homme.
2ème partie: Contraintes Transformatrices: Applications
Même la page de titre est un exercice!
Comme il y a beaucoup d'exercices dans cette œuvre, je vais commenter sur quelques uns et non tous.
1ère Partie: Contraintes Génératrices: Applications
Dans la première petite BD, Midi/Minuit, François Ayroles montre les cases deux par deux, l'un qui montre une scène à midi, l'autre qui montre le même endroit à minuit, quelquefois avec des personnages différents, quelquefois avec les mêmes personnages. Il change aussi une petite chose; par exemple, dans le deuxième strip, le patron du café se trouve dans la case, puis il n'est pas dans la case mais dans le hors-champ. J'aime le troisième strip parce qu'il montre les différents points de vue des deux personnages qui se passent, et nous voyons que chacun pense la même chose à propos l'autre. Nous suivons alors les mêmes personnages et ce qui se passe dans leur vie à la fois, certains à midi, certains à minuit. Leur vie se croise, et on nous donne donc beaucoup de personnages qui ne sauront jamais leurs rapports, un peu comme le film "Crash" ou "Love Actually". Bien que nous sachons ça, Ayroles nous met quelques indices aussi, comme les émissions de la radio qu'on écoute au café sur la première planche et chez le type qui fait les cent pas sur la troisième.
Oh là, les planches de la BD pluri-lecturables me donne un petit mal à la tête...Elles fonctionnent sur l'ambiguïté, évidemment. Il ne me surprend pas du tout que Lewis Trondheim aime pratiquer cette sorte de sadisme, mais j'aime la case dans laquelle le petit cochon {je pense?} parle de son « stature » en se trouvant à côté d'une salière qui est plus grande que lui, une échelle qui nous montre qu'il est, en fait, petit. Et à la fin de la BD d'Étienne Lécroart, l'affaire est littéralement bouclée, car les cases répètent, créant une sorte de boucle.
La consécution aléatoire d'Ayroles est même pire que les planches pluri-lecturables!
Malheureusement, c'est bien difficile de lire les BDs qu'il faut plier ou tourner sur l'ordinateur. HA - tu as peur que je t'encule...nom de dieu. Le changement de sens est...ben, vraiment un changement. L'ambiguïté et les allusions grivoises sont bien utiles...
La BD aveugle emploie le hors-champ et la direction d'où viennent les bulles pour nous montrer un dialogue entre quatre personnages. De plus, le blasphème est très marrant et j'aime le jeu de philosophie où Dieu met en doute l'existence de l'homme.
2ème partie: Contraintes Transformatrices: Applications
Dans un sens, ce premier exercice s'agit des cases productives; on garde l'organisation des cases et l'histoire suit. C'est intéressant de voir les différents strips d'indications; j'aime beaucoup celui qui parle du terrorisme.
La combinaison de personnages dans Little Nemo in Schuiten&PeetersLand est un peu comme l'apparence de la fée bleue ou Batman dans Monsieur Ferraille. C'est un très bon exercice de faire se rencontrer deux personnages d'oeuvres différentes, l'un avec l'autre; nous faisons ça quelquefois dans le théâtre afin de nous préparer pour la répétition d'une pièce, mais d'habitude c'est l'improvisation, et je pense que cette BD emprunte les mots originaux des personnages, parce que leurs intéractions sont un peu maladroites.
Pour Ma vacance d'OuBaPo d'Anne Baraou, c'est presque post-moderne de faire un exercice sur l'oeuvre de ses collègues de l'OuBaPo. De plus, elle parle de l'OuBaPo et d'adapter son scénario à n'importe quel oubapien. Certaines cases ont des liens curieux avec le scénario, comme celle dans laquelle elle parle d'être "hors jeu" - on utilise l'espace négative pour montrer que le personnage est figurativement coupé de la scène. Et j'adore celle où elle répète les mots de la case à propos les moustiques.
Un film très post-moderne et sous-estimé...
Sur la planche 42, on joue avec le fait que personne ne sait le vrai "origine" de la BD, et utilise un peu d'auto-référentialité en faisant un "zoom out" sur Spirou.
Voici l'originel Sudor Sudaca, sur lequel est basé le prochain exercice où on essaie de changer le style aussitôt que possible. On l'a vraiment changé, comme nous pouvons voir; la profondeur a nottamment disparu, par exemple.
Je pense que j'ai commenté sur l'essentiel; le reste de cette BD est encore plus d'exercices.
Je pense que j'ai commenté sur l'essentiel; le reste de cette BD est encore plus d'exercices.
2 commentaires:
Très bonne analyse, comme d'habitude, qui vous place loin en capacité devant le reste de la classe... mais quel est cet étrange film postmoderne injustement méconnu ?
En fait, c'est George of the Jungle, un film Disney adapté d'un vieux dessin animé.
http://en.wikipedia.org/wiki/George_of_the_Jungle
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