mardi 30 septembre 2008

Koma, de Wazem et Peeters

Mes impressions de Koma, La Voix des Cheminées...si on parle uniquement de sentiments, je l'ai adorée. Mais, pour être un peu plus précis...

Le titre - j'ai pensé d'abord que c'était "La Voie des Cheminées", mais quand je l'ai relu, j'ai remarqué que il m'a donné la chair de poule; que disent les cheminée? Ou est-ce les monstres de sous-terrain des vision d'Addidas auxquels appartient cette voix? Fascinant.

Pour la technique, je trouve que les couleurs sont quelquefois vives, mais surtout mornes; le contraste entre les deux est très significant, parce que, d'habitude, les couleurs vives se trouvent dans les publicités seulement, c'est-à-dire que la vie n'est pas belle, mais ce qu'on en imagine l'est. La vapeur en jaune clair surtout m'a fait penser que leur monde est désagréable, industriel, et sale.

Les lignes sont assez claires pour les objets qui sont proches, mais Peeters a employé aussi des esquisses pour l'indéfini, ce qui est loin, les visages, les ombres et tout ce qui n'est pas sûr ou ce qui est ménacant, comme le monstre qui surveille le travail sous-terrain.

Il y a des changements intéressants de point de vue; quelquefois, Peeters a utilisé un peu de champ/contre-champ, mais il aime beaucoup les perspectives différentes, comme le homme dans le restaurant d'à côté, puis en face, puis le bol de spaghetti, qui semble de n'avoir aucun rapport aux autres cases {mais peut-être qu'il est significant pour lui}.

La vapeur jaune {dont je ne peux pas cesser de parler} m'a fascinée parce qu'elle m'a rappellée d'une pièce de Sam Shepard dans laquelle j'ai joué il y a trois ans, qui s'appelle Angel City. Elle traite la ville sale et corrompue de Los Angeles, et l'industrie du film qui est également à se méfier. La pièce toute entière a lieu dedans, mais au centre il y a une grande fenêtre à travers laquelle on peut voir la vapeur {le "smog", en fait}, qui symbolise la saleté de la ville {voici le seul exemple que j'ai pu trouver si ça vous intéresse}. Et dans cette BD elle est partout - les vitrines partout la révèlent; elle entour la vie des citoyens.

Quand Addidas et son père sortent du restaurant, ils se trouvent avec la vapeur et les ombres tout autour - une préfiguration de quelque chose de mal qui va se passer. Leur conversation au sujet de la campagne est aussi inquiétante, parce qu'elle nous revèle que Addidas n'a jamais vu la campagne, et plus tard la campagne symbolise la pureté, ou au moins un monde où on peut échapper la ville.

Je suis désolée que ce message ne soit pas très organisé...

On mélange des signes de l'innocence et de l'âge mûr dans le personnage d'Addidas. Elle dit, par exemple, "Pourquoi est-ce qu'ils construisent toujours les villes dans la campagne?", ou bien "Aucun medecin n'a dit qu'il n'a jamais vu ça" avec un sourire, qui montrent tous les deux sa naïveté. Par contraste, quand on parle des cauchemars ou visions qu'elle voit pendant qu'elle s'évanouit, elle n'en a pas de souci, et elle s'agit comme si rien d'étrange ne se passait. Elle doit aussi prendre soin de son propre père {changement de rôles!} quand il boit trop dans un bar et se mettre à crier. Même son père lui dit: "Tu parles de plus en plus comme un adulte", ce qui n'est pas surprenant quand on a fini et on prend en compte la fin - c'est une histoire d'une fille qui doit mûrir trop vite dans une ville et un monde qui ne la traitent pas avec gentillesse.

La fumée de la cigarette du père qui échappe par la cheminée - quelle blague. C'est carrément post-moderne. Je l'adore.

L'organisation des cases est assez traditionelle, mais de temps en temps Peeters en a dessinée une qui contient, par exemple, trois représentations d'Addidas qui marche à quatre pattes dans le tunnel de la cheminée.

J'aime bien la séquence dans laquelle Addidas jete son petit cahier par terre, qui tombe sur le chemin de fer. Dans cette séquence, il y a aussi un grand contraste entre la pluie et l'ambiance sombre des personnages, et la publicité avec le petit garçon en rouge qui dort, parfaitement à l'aise et sous une couverture de couleurs qui sont aussi vives et presque rassurantes par rapport au monde réel.

Je suis contente aussi que cette BD n'est pas très explicite. Une case montre, par exemple, un café, du pain, un couteau, et du pâte à tartiner pour nous dire que c'est le matin.


Quand Addidas sort de la maison ce matin, il y a une case qui penche - je me demande si c'est encore une préfiguration? ou quelque chose d'autre? Il m'a fait penser de la scène du film Donnie Darko où il sort de l'autobus - le cadre commence de biais.

Quand elle parle à l'autre homme dans la cheminée, il est sous l'ombre et elle, dans la lumière - symbolique {de son innocence, du Bien et du Mal?}

La case dans laquelle Addidas est à côté du feu, avec les "Ha ha" qui l'encerclent, m'a fait pensé un peu de séries Anime, où il y a parfois quelqu'un qui ne bouge pas avec des mots ou des visages d'autres autour de lui.

Bien, il est tard, et j'espère que j'y ai écrit assez, bien que j'ais toujours beaucoup à dire au sujet de cette BD. Faut dormir afin d'être bien préparée pour mon exposé demain...

dimanche 28 septembre 2008

Groensteen pp. 48-49

D'abord, j'ai trouvé des exemples des auteurs de la BD dont Groensteen fait mention comme des artistes sollicités.

Floc'h et Ted Benoit, avec leurs lignes claires et leur classicisme:
Claire Bretécher, dont le dessin est vivant:


et Jean "Moebius" Giraud:



Des auteurs de la BD dans les autres mondes...

Cleet Boris est maintenant le compositeur pour le groupe "Affaire Louis Trio". Est-ce que ses chansons ressemble à son style de BD?



...peut-être pas.

Et Régis Franc, qui tourne des films maintenant, comme "Trois Huit":

Plus d'infos sur ce film

Enfin, il y a Marc Caro, collaborateur de Jean-Pierre Jeunet, qui était aussi auteur de la BD:



À mon avis, ça ressemble à son travail avec Jeunet dans les films "Cité des Enfants Perdus" et "Delicatessen".

Pomier ch. 7 à 9 et 41 à 42


Bien que Pomier pense que la connaissance de la BD est toujours insuffisante, il fait mention d'une fête de la BD en 2005, qui ressemble aux conventions aux États-Unis qui sont assez populaires parmi les enthousiastes, comme Anime Boston, Animazement, et Sakura-Kon, où l'on participe à plusieurs jeux, voit des expositions de l'art, et s'habille comme les personnages préférés de tel ou tel série Anime. La grande différence, je pense, est que La Fête de la BD a lieu partout dans la ville et s'agit de légimiter la BD; les conventions Anime aux É-U attirent ceux qui sont déjà des fans.

Barbara Cartland: aussi valable comme artiste que Shakespeare?

C'est à cette connexion d'oeuvres que compare Pomier la BD par rapport aux autres formes d'art. Je pense que c'est trop tôt pour savoir si la BD atteindra un niveau artistique aussi haut que ça et donc la comparaison est un peu injuste. Comme il dit, on ne trouve pas Superman vraiment intéressant si l'on n'étudie pas les changements de dessinateurs et scénaristes...

Une des publications originelles de Superman, de Jerry Siegel & Joe Shuster
Une publication de Superman beaucoup plus récente, scénario de Kurt Busiek et Fabian Nicieza dessin de Peter Vale et Jesus Merino.

Comme nous avons dit, Krazy Kat était très "artistique" et stylisée pour une BD aussi vielle:

Pomier écrit aussi qu'il y a même des auteurs de la BD qui ne la respectent pas, comme André Franquin de Spirou
et John Romita, auteur de Spider-Man, Iron Man, et des autres comics américains, en plus de Lewis Trondheim, qui a gagné un prix d'Angoulême en 2006.

Comme a dit LT325, il y a beaucoup de théoriciens cités dans ce texte; j'en ai cherché quelques uns...

Gérard Gassiot-Talabot s'est battu pour que la BD soit considéré comme un forme d'art, même dans les années 1960.

Harry Morgan a fait partie d'un régional communiste dans les années 1980, mais plus récemment il est content d'être professeur et participer aux critiques de la BD.


Enfin, pour le dernier chapitre, quand le public pense à la BD, on pense aux personnages, bien sûr. À mon avis, c'est à cause de l'âge où on commence à lire la BD - quand on est jeune, on ne se dit pas «Je veux bien acheter le nouvel album de Goscinny», mais «Je veux voir ce que fait Astérix cette semaine!»




Groensteen pp. 52-55

LES CHIFFRES

Au sujet des chiffres, j'ai trouvé du recherche de l'en
treprise IPSOS, une compagnie qui fait l'étude de marché. Pour l'année de 2005, ils ont suivi les ventes hebdomadaires des cent meilleures ventes de BD de juillet jusqu'à octobre en France, organisées par semaine. Bien qu'on ait vu des chiffres présentés par Capital que les mangas sont les BDs les plus vendues aujourd'hui, c'était surtout les BDs françaises qui se sont vendues en France en 2005; comme ça, nous voyons les changements des années, et les différences entre les ventes françaises et les ventes mondiales.

J'ai trouvé aussi une grande collection de chiffres publiée par le ACBD {Association des Critiques et Journalistes de Bande Dessinée}; ce qui m'a beaucoup intéressé ici, c'était "Satisfaction" de Gilles Ratier, qui exprime qu'il y a 1357 créateurs dont le seul métier est la BD. Ratier décompose ce chiffre par ceux qui sont seulemen
t des scénaristes, les femmes, etc. Au bout de la page, il y a un lien à un dossier qui montre tous ces chiffres et l'analyse d'eux, suivi par des graphiques pour montrer les tendances.

GARÇONS ET FILLES


Selon Groensteen, les BDs publiées uniquement pour les filles incluent La Semaine de Suzette. L'histoire de cette BD en particulière nous explique un peu les changements sociales entre les années 1900 et la dernière publication en 1959; elle a commencé comme un "journal pour les petites filles bien élevées" qui, elles, ont été tellement bouleversées et changées par la guerre, et on a donc cessé de publier le journal en 1960.

Voici une image d'une autre BD pour les filles, Fillette, de 1964:



et
Mireille, des années 1970:

En regardant ces BDs "féminines", je vois bien comment la BD était liée avec la société française des années dans lesquelles elles ont été publiées, et je veux bien savoir si cette tendance continue aujourd'hui avec les BDs modernes.

MUSÉES DE LA BANDE DESSINÉE



L'autre partie de cette chapitre qui m'a fascinée, c'était l'idée d'un musée qui expose uniquement la bande dessinée. Groensteen écrit que les musées de BD plus reputés se trouvent à Bruxelles, Angoulême, San Francisco, et au Japon. D'habitude, ils ont une collection permanente et des exhibitions changeantes qui montrent des planches empruntés des autres collections. Celui à San Francisco n'a que les BDs américaines, mais je le trouve important quand même parce que, comme on a dit, la BD n'est pas aussi réputée aux États-Unis qu'en Europe, par exemple.

En cherchant de plus, j'en ai trouvé un de nouveau qui sera ouvert en 2009, où on aura l'occasion non seulement de voir les techniques de création de la BD, mais de lire plusieurs BDs qui se trouveront à côté des exhibitions.