mardi 7 octobre 2008

Calvo, La Bête est morte!

Bien qu'on en ait déjà parlé en classe, j'ai écrit quelques réflexions en la lisant, que je vais reproduire ici...

Dans les premières planches, le vieil écureuil parle du "bon vieux temps", un métaphore pour le temps avant la guerre. Tout est très idéalisé et, comme on a dit, le dessin ressemble beaucoup aux vieux dessins animés de Disney, comme les "Silly Symphony". Le récit d'autrefois indique plusieurs libertés qu'avaient les Français et que leur ont privé l'Occupation, par exemple le droit de parler et de penser librement; Calvo écrit que "il faut toujours que quelqu'un expose des idées qui ne sont pas celles des autres". Il fait allusion aussi aux pénuries comme le manque de nourriture avec la case qui décrit comment les pauvres pouvaient se nourrir à bon marché. Ce conte nostalgique de la vie avant la guerre rappelle ce temps-là de même qu'il fait un grand contraste avec ce qui vient sur les planches suivantes.

J'ai trouvé les analogies aux vrais faits de la guerre vraiment transparentes; évidemment, Calvo n'a pas essayé de cacher ses opinions sur la guerre en obscurcissant les homologues des personnages, par exemple. Les loups portaient des uniformes bien similaires à ceux des Nazi, et enfin l'homologue de Hitler porte un brassard avec le swastika. L'écureuil qui parle dit même qu'il n'est "pas même né en Barbarie", car Hitler était autrichien. Les identités des autres groupes et personnages sont aussi claires; le "complice gros" qui suivait le Grand Loup {Hitler} était Göring qui était un militaire bien connu et le commandant de la Luftwaffe, et le "putois bavard" représentait Goebbels, bien sûr. Même la ligne Maginot est mentionnée, sous le nom "Livarot", et le pays "la Barbarie" est au-delà d'une forêt noire, qui doit forcément être...bien, la Forêt Noire. Il y a plusieurs autres parallèles, mais je ne vais pas essayer de vous ennuyer. La dernière chose que je mentionnerai à ce sujet, c'est le Grand Ours - non seulement est-il un ours polaire pour représenter le chef d'un pays au nord; le mot "ours" ressemble au mot créé si on prononce les lettres U-R-S-S comme un mot, ce que j'ai trouvé marrant. Évidemment je me montre encore une geek, mais je me spécialise en linguistique, donc vous ne pouvez pas m'en vouloir.

Le trait de Calvo n'est pas trop compliqué, mais il met beaucoup de détails dans chaque case. Par exemple, sur la planche six il montre non seulement les scènes, comme le putois bavard qui parle ou les enfants qui écoutent l'histoire; on voit aussi les rideaux au-delà du putois qui sont rapiécés, et un tas de disques à côté de lui, de même que la fronde dans le poche d'un des petits écureuils et le pot de tabac sur la table. Calvo utilise aussi une sorte de perspective, par exemple sur la planche 8, où un loup chasse les petits animaux du bois avec un grand char de combat; les lapins les plus proches sont plus large, et le char penche sur la colline qu'il est en train de monter.


Le manque de bulles donne à cette BD l'air d'être un conte pour les enfants, surtout en combinaison avec les images mignonnes des premières planches. Les planches après celles-ci, par contraste, montre des scènes perturbantes de la guerre et la mort, comme celle de torture ou celle d'exécution. Je trouve aussi que les planches qui montrent les batailles en grandes sont vraiment artistique, au niveau des prises de vue des films qui traitent la guerre.


La planche numéro dix en particulier m'a frappée comme une image artistique de la guerre.

L'attaque des loups ressemble un peu, à mon avis, à une vague qui frappe qui se brise sur la terre. Peut-être comme celle de Hokusai?



C'est cette image dont j'ai pensé d'abord, mais on peut imaginer aussi que Calvo imitait une vague normale:

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonne remarque sur la vague... comme on dit en français "vous avez l'oeil".